Etape 33 - Cotopaxi - L'ascension vers le glacier
Dimanche 24 juin 2018. Après un bon petit café bien chaud et de quoi reprendre un peu de forces, et je reprends ma route vers le sommet du Cotopaxi***. Ou plutôt vers le glacier du volcan qui culmine à 5.080 mètres. Youpie ! Ce sera mon deuxième 5.000 de mon expérience en trekking.

La bonne nouvelle, c'est que le temps s'est éclairci aux alentours du refuge. En relevant les yeux, je peux percevoir le manteau blanc du glacier et sommet du volcan. 200 mètres me séparent encore des premières pentes du glacier.

Pour ce début d'ascension idéal, je prends même quelques photos-souvenirs. Je me sens vraiment très bien pour grimper tout là-haut et je repense aux heures terribles passées face au camp de base de l'Everest, en novembre dernier. Si je m'étais senti aussi bien... Grrrrrrrr....

Bon, ce n'est pas tout ça, mais il va falloir grimper un peu. Pour ceux qui veulent faire la monter jusqu'au sommet, l'ascension doit être précédée d'une marche d'aproche d'au moins deux ou trois jours. Obligatoire pour s'acclimater à l'altitude. Et je sais de quoi je parle...

L'accès jusqu'au glacier n'est pas vraiment difficile, un chemin serpente au milieu des roches volcaniques. Il faut juste faire attention à l'endroit où on pose ses pieds et à ne pas glisser. Une chute est si vite arrivée.

Il faut également veiller à ne pas s'écarter du chemin. Tous les chemins ne sont pas aussi accessibles que celui-ci, et certains peuvent même s'avérer très dangereux.

Comme je disais, pour ceux qui veulent faire l'ascension complète du Cotopaxi, celle-ci prend deux jours entiers. Elle se fait obligatoirement, via une agence et un guide spécialisé. Il faut compter environ 100$ par personne et par jour pour la marche d'approche et entre 170 et 250 $ par personne pour l'ascension elle-même.

Pour ce prix (exhorbitant pour l'Amérique du Sud !), tout l'équipement, la nourriture, le logement, le transport et le guide son compris.

L'ascension n'est pas la plus dure qui soit, mais nécessite une excellente condition physique et un peu d'entraînement. Bien se préparer, bien dormir et ne pas boire d'alcool la veille.

Sur les pentes du Cotopaxi, le temps s'est vraiment gâté. Il fait un froid de canard et le vent souffle violemment en rafale. La calotte glacière apparaît à l'horizon. Nous y sommes presque. Je suis religieusement les pas assurés de Clinton.

Mais arrivés au sommet, c'est la tuile. Une violente tempête de neige nous cueille au pied du glacier. On n'y voit pas à trois mètres. Continuer de grimper sans un équipement adéquat serait suicidaire.


Je m'avance au plus près de ce que je peux aller sans un équipement, crampons et bâtons. La langue de glace grignotte le volcan et remonte jusqu'à son sommet.

Autour de nous, il fait un froid sibérien. Des guides équatoriens partagent avec moi quelques gâteaux pour me réconforter. Assis sur un rocher, je profite quand même de ce paysage incroyable. Presque lunaire.

Clinton me fait signe qu'on peut entamer la descente, mais je veux encore rester un peu, malgré les conditions dantesques. J'imagine le frisson de ceux qui ce matin ont entamée la montée finale en pleine nuit, lampe frontale vissée autour de la tête et crampons bien accrochés aux chaussures de marche. Le thermomètre peut parfois atteindre les - 20°C tout là-haut. ça me rappele de vilains souvenirs du Népal...

Ceux qui tentent la montée en pleine nuit partent sous les coup de minuit pour arriver vers 7 heures du matin au sommet du Cotopaxi. Le retour au refuge se fait en début d'après-midi.



Il est grand temps pour moi d'entamer la descente. Il faut vraiment faire attention à l'endroit où on pose les pieds. Encore plus que pour la montée. Les pierres volcaniques sont hyper glissantes et une chute est si vite arrivée...

Je marche dans les pas de ceux de Clinton. La neige et la glace m'accompagnent une bonne partie du chemin. Puis au bout de l'effort, le refuge réapparaît enfin. Léa dort encore...




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